FOSSE À LISIER : UN MIXEUR CONÇU POUR BRASSER PLUS EFFICACEMENT

BIEN HOMOGÉNÉISER LE MÉLANGE LISIER-PAILLE stocké dans une fosse ronde, et ainsi éviter la formation d'une croûte de surface, a ses impératifs.

Pour les installations équipées d'un mixeur attelé sur le trois points d'un tracteur, mieux vaut brasser une fois tous les dix à quinze jours. Une astreinte donc. Une contrainte de temps aussi qui fait qu'on l'oublie facilement. Résultat, c'est classiquement la veille de vider la fosse qu'on attelle le mixeur et qu'on « brûle du gas-oil » une journée pour retrouver un produit facilement épandable.

Pour les utilisateurs d'un mixeur à moteur électrique immergé, pas d'astreinte de ce genre. On peut le programmer pour tourner quinze minutes par jour, ce qui est souhaitable. Mais ici, éviter les problèmes de sédimentation impose parfois d'installer un second mixeur, notamment si la fosse est de grande dimension (au-delà de 22 m de diamètre).

SYSTÈME À ARBRE LONG ET MOTEUR NON IMMERGÉ

À 8 000-10 000 € le mixeur immergé (5 000 à 8 000 € pour un mixeur à atteler sur un tracteur), la note peut être salée. Le fait est qu'avec ce type d'installation et un bloc-moteur fixé sur une potence verticale le long de la paroi, l'hélice se trouve au maximum à 1,30 m du mur. D'où une certaine difficulté avec un seul mixeur, à bien faire tourner l'ensemble de la matière à brasser dans la fosse. Et ce, même si le mixeur peut être positionné à différentes hauteurs et orienté de gauche à droite.

Spécialiste reconnu des mixeurs à lisier utilisés dans les fosses slalom des stabulations sur caillebotis, la société belge Peters propose aujourd'hui une alternative originale. Son idée : un mixeur à arbre long avec un moteur électrique (programmable donc) non immergé. Dans la configuration proposée, le support qui soutient le bloc-moteur, prolongé par un arbre et une hélice en Inox (bras en Inox sur option ), se positionne selon la hauteur de la fosse, au-dessus du mur pour une paroi jusqu'à 4 m de haut. Au-delà, Peters propose un système traversant, inspiré des brasseurs utilisés dans les méthaniseurs. Il s'agit d'un genre de fenêtre découpée dans la paroi en béton de la fosse. Cette ouverture est équipée d'une membrane chaussette étanche en Néoprène, dans laquelle est enfilé l'ensemble arbre-hélice.

HÉLICE AVEC DEUX PALES DE TYPE « BATEAU »

Grâce à cette configuration, il est possible, avec un bras de 4,25 à 8 m de long, de déporter l'hélice de 3 à 6 m du bord. Et ainsi de créer dans la fosse une poussée et une aspiration simultanée, sur le papier, bien plus efficace pour mettre en mouvement la matière liquide stockée qu'avec un moteur immergé et une hélice à un mètre de la paroi.

Pour balayer l'ensemble de la fosse et ne laisser aucune zone non brassée, le bras de déport peut évoluer dans une plage assez importante, de 0 à 45° verticalement et de 0 à 120° horizontalement. Pour ce faire, tout se passe manuellement et simplement avec une manivelle crémaillère pour monter et descendre. Pour tourner de gauche à droite ou de droite à gauche, il suffit de déplacer les deux boulons-écrous sur la platine de rotation où est fixé le bloc-moteur.

Ce nouveau mixeur à lisier a une autre particularité : son hélice légèrement inclinée sur son axe de rotation et le profil de ses deux pales dites de type « bateau ». Ce système éprouvé de longue date sur les mixeurs Peters utilisés dans les fosses slalom permet aussi, selon le fabricant, de brasser plus largement qu'avec un mixeur classique, à 60° et pas à seulement 30°.

JEAN-MICHEL VOCORET